Radikon

Stanislao "Stanko" Radikon : grand expérimentateur, son parcours de recherche débute en 1977 parmi les vignobles d'Oslavia, dans la campagne de Gorizia, parsemé d'intuitions importantes pour l'évolution de la viticulture frioulane et italienne : d'abord, à la fin des années 1980, le pari à contre-courant sur le bois et le défi à la diffusion contemporaine de l'acier (utilisé dans les premières années de travail), avec le retour à la barrique et la production de grands Merlots.

Puis, à partir de 1995, l'affinement de longues macérations sur les peaux de raisins blancs dans de grandes cuves tronconiques qui remplacent les barriques, qui donneront naissance aux vins dits oranges , fruit d'une approche radicale tant à la vigne qu'en la cave; en parallèle des expérimentations d'un autre géant de la viticulture naturelle extrême comme Josko Gravner , qui fut à la fois son compagnon d'aventure et son concurrent. Tous deux parmi les « visionnaires » du monde du vin. Des macérations extrêmes (jusqu'à 4 mois) et des fermentations spontanées, pour produire des vins résistants à l'oxydation, pas pour tout le monde. Et d'autre part Stanko le répétait souvent : « Je ne m'attends pas à ce que tout le monde aime mes vins », plutôt suite à une promesse faite à lui-même, de produire des vins bons et naturels. Ribolla Gialla, Oslavia, mais aussi Friulano et Chardonnay. Et la capacité de faire parler d'eux, qu'il s'agisse d'éloges ou de critiques. En 2016, tous, admirateurs ou sceptiques de la « méthode » Radikon, pleurent la perte d'un grand vigneron ; la cave est désormais entre les mains de son fils Sasa, qui s'avère assurément à la hauteur de la tâche.